L’armée italienne s’apprête à investir 6 milliards d’euros (6,4 milliards de dollars) dans l’acquisition de 679 véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) chenillés, dont les livraisons sont prévues entre 2026 et 2035. Selon la dernière mise à jour du Shephard Defence Insight, 679 véhicules blindés de combat d’infanterie chenillés seront achetés pour remplacer les 200 véhicules blindés de combat d’infanterie Dardo actuellement en service dans ses unités mécanisées, ainsi que sa flotte de M113.
Selon le document de politique pluriannuelle (DPP) 2022-23 du ministère italien de la défense, 2,1 milliards d’euros seront investis dans le programme entre 2022 et 2035. Le coût global du programme s’élèvera à environ 6 milliards d’euros, y compris les coûts de soutien.
Les livraisons devraient avoir lieu entre 2026 et 2035, tandis que des études de faisabilité ont été annoncées : initiées en février dernier, elles doivent durer deux ans.
Officiellement connu sous le nom de véhicule blindé de combat d’infanterie (AIFV), le programme a connu d’autres noms, notamment « AICS » et maintenant « A2CS ».
Identifier un véhicule apte à être utilisé par les forces terrestres
L’armée italienne a identifié un besoin de nouveaux VFI chenillés pour équiper ses brigades blindées et mécanisées. Ces nouveaux véhicules remplaceront 200 VFI CIO Dardo et tous les M113 restants actuellement en service dans l’armée italienne.
Destiné à soutenir l’orientation de l’armée vers des opérations multi-domaines, le nouveau VFI devrait intégrer des capacités de nouvelle génération et être compatible avec les systèmes C4I de commandement et de contrôle et le système de gestion de la bataille (BMS) de l’armée italienne. Il constituera l’un des éléments du système de combat d’infanterie blindé (AICS) de l’armée italienne, qui comprendra également un nouveau char de combat principal (MBT).
Pour l’AIFV, l’armée italienne souhaite une plate-forme modulaire pouvant constituer la base d’une famille de véhicules comprenant un VFI, un poste de commandement, un véhicule antichar, un porte-mortier, un véhicule du génie, un véhicule de reconnaissance, un véhicule antiaérien, une ambulance, un transporteur de munitions et un véhicule d’entraînement à la conduite.
Bien que les spécifications techniques de la nouvelle plateforme n’aient pas été rendues publiques, l’armée italienne semble avoir besoin d’une plateforme offrant un niveau élevé de protection contre les explosions et de protection balistique, de létalité, de potentiel de croissance et de capacités de mise en réseau.
Comment l'évolution des paramètres a conduit à l'augmentation du nombre de véhicules
Les paramètres du programme ont évolué depuis son annonce initiale. Alors que le rapport annuel 2017 de l’armée prévoyait l’acquisition de 375 véhicules entre 2024 et 2033, le nombre de véhicules est passé à 661 au moment de la publication du rapport annuel 2019.
Selon des rapports publiés dans les médias de défense italiens en avril 2021, un appel d’offres pour le programme a été publié en décembre 2020 et le nombre de véhicules requis a de nouveau augmenté pour atteindre 679.
Selon les plans décrits dans le document de planification pluriannuelle (DPP) du ministère de la défense italien publié en août 2021, un total de 2,1 milliards d’euros sera investi dans le programme entre 2022 et 2035.
Les livraisons du premier lot de véhicules s’étaleront sur une période de 10 ans, entre 2025 et 2035.
Les rapports indiquent que le coût total du programme s’élèvera à 6 milliards d’euros. Il n’est pas clair si ce financement supplémentaire sera alloué avant 2035, ou si le programme se poursuivra au-delà de 2035.
Conformément au cadre de la coopération structurée permanente (PESCO) de l’UE, l’armée italienne souhaite coopérer avec des partenaires européens pour le développement et la production de ses nouveaux VFI. Elle espère ainsi harmoniser ses besoins et renforcer son interopérabilité avec ses alliés, tout en jetant les bases d’une coopération future pour l’acquisition d’un nouveau char de combat.
Une guerre d'enchères en Europe
Plusieurs fournisseurs européens seraient intéressés par le programme de l’armée italienne, notamment Rheinmetall avec son KF41 Lynx, BAE Systems avec son CV90 et General Dynamics European Land Systems (GDELS) avec sa plateforme Austro-Spanish Cooperative Development (ASCOD) 42.
Le consortium italien CIO (responsable de la fabrication du Dardo) a également publié en septembre 2021 un aperçu d’une nouvelle plateforme VFI armée d’un canon de 30 mm. Ce dernier pourrait être lié à des rapports antérieurs concernant un Dardo 2 en cours de développement.
Lors d’une visite en Italie en janvier 2021, le PDG de Rheinmetall aurait déclaré que jusqu’à 70 % de la valeur d’un futur contrat pourrait revenir à l’industrie italienne si la plateforme Rheinmetall était sélectionnée. Cela serait possible grâce à la production du Lynx en Italie et à l’utilisation éventuelle d’un moteur italien au lieu du groupe électrogène Liebherr.
Rheinmetall aurait proposé la livraison des deux premiers prototypes en 2023, suivie de la livraison de plus de 400 véhicules de production.
KNDS et Leonardo se séparent
Le 11 juin 2024, KNDS et Leonardo ont annoncé dans des communiqués de presse distincts qu’ils avaient mis fin aux négociations en vue de former un partenariat pour l’acquisition et la production nationale par l’Italie du char Leopard 2A8 et d’un nouveau véhicule blindé improvisé.
Bien que l’on ne s’attende pas explicitement à ce que l’Italie soit le fabricant du programme A2CS, des rapports ont suggéré que l’Italie recherchait un équipementier européen unique et plus large pour les deux programmes afin de travailler en conjonction avec CIO/Leonardo.
Selon le magazine de défense italien RID, les principales plates-formes restent le CV90 Mk4 du fabricant suédois BAE Systems et le Lynx KF41 de l’Allemand Rheinmetall.
Compte tenu de l’échec des négociations entre KNDS et Leonardo concernant le Leopard 2A8, l’alternative probable pour le programme italien de chars de combat est le KF51 Panther de Rheinmetall, ce qui place l’entreprise allemande en bonne position pour une offre double « Lynx/Panther ».